Jean Granet , était officier de justice en 1775 ;à l’époque révolutionnaire il aurait participé à la destruction des archives du château. Mais il était aussi notaire . Il avait deux fils. A sa mort en 1835, son étude a été transmise successivement à son fils aîné , Jean –Pierre Agathe , à son petit fils puis à son arrière petit fils .Ce dernier s’appelait Charles et ce fut le dernier des Granet , notaire à Viverols .Il exerçait encore en 1939 et sa demeure est appelée actuellement la maison Granet.
Le fils puîné de Jean s’appelait Cumin. Il vécut de 1796 à 1886 . Il n’était pas notaire mais expert géomètre et greffier de justice. Son père lui avait acheté cette charge . La femme de Cumin a été enterrée dans le cimetière de Viverols, dans un cercueil de bois. Cumin décida de lui faire fabriquer une bière en zinc et de faire transférer le corps dans un terrain lui appartenant situé à côté du cimetière actuel de Viverols . Elle fut inhumée dans une cavité accessible par une trappe située sous le bâtiment funéraire qui reçut ultérieurement la dépouille de Cumin dans l’alcool et celle d’Hector embaumé en 1925 .
Cumin avait plus de quarante ans en 1841, quand il eut son fils unique , Hector . Ce fils resta célibataire. Le père et le fils étaient très liés. Ils allaient tous les deux faire des bornages ,des arpentages ou des évaluations de biens en vue des partages. Sans doute Hector était-il de santé fragile puisqu’il a été réformé au service militaire, en 1870. Le père mort, Hector vécut de ses rentes, , des locations de ses propriétés agricoles et de ses petits traitements de secrétaire de mairie et de juge de paix dont il avait acheté la charge à trente-cinq ans moyennant la somme de 1200 F.
En 1885 , il confia la construction d’un Mausolée au maçon Rivallier. Il fit de ce local un musée où il accumulait toutes sortes de vieilles choses comme le sabre de Couthon ou le calice du célèbre prêtre réfractaire ,l’abbé Gonnet .
Au cours de sa vie , Hector , sans jamais publier , a cependant beaucoup écrit sur l’histoire locale. C’était là chose connue puisqu’à Ambert, lors de l’inauguration, du monument d’Emmanuel Chabrier, le ministre de l’Instruction publique et des Beaux Arts l’avait nommé officier d’Académie et décoré des palmes académiques. Parmi ces écrits se trouve la description de la maladrerie de Viverols. Elle se situait sur le chemin des Mas. Une croix plantée sur une pierre levée la signale encore. On l’appelle la croix de l’Infirmerie . Une maladrerie était un véritable cimetière pour les vivants. Les croisés avaient rapporté du Moyen Orient une terrible affection : la lèpre. On ne savait pas soigner les malades mais on craignait la contagion alors on les éloignait du bourg au cours d’une cérémonie religieuse qui commençait dans l’église dont le chœur était tendu de draps noirs et continuait par une procession qui accompagnait le malade dans sa retraite .
A la mort de son père, Hector vécut seul jusquà sa mort (1925) dans sa demeure de Viverols en compagnie de sa gouvernante et de sa meute de chats . On le disait distant. Il est certain qu’il avait des centres d’intérêt qui n’étaient pas ceux des habitants de Viverols. Il était croyant ,mais aussi superstitieux : pour lui les revenants existaient . Ainsi quand il rendait visite à son père dans l’alcool , il lui parlait. Il faisait aussi partie de la confrérie des pénitents blancs de Viverols . Il semblait accorder beaucoup d’importance à cette association, car dans le blason de ses armoiries de part et d’autre de son chiffre ,(deux lettres entrelacées H et G.) étaient représentés deux pénitents tenant un bâton ,symbole du grade de maître du Gonfalon.
Hector parle aussi dans ses mémoires de la confrérie des pénitents de St Anthème. Elle avait été fondée par le seigneur Balthazar de la Roue au milieu du dix-septième siècle. Le seigneur aurait fourni la chaux , le sable et l’emplacement pour la construction de la chapelle. Cette association était très appréciée des habitants puisqu’en 1659 elle groupait 840 personnes mais aussi des commerçants qui se réjouissaient de l’afflux de la clientèle.