Louis XVII à Eglisolles.....
L'histoire nous dit que Chomette, le procureur de la commune de Paris avait confié le dauphin , Louis Charles Capet, à un précepteur nommé Simon qui occupait aussi les fonctions de conseiller municipal. Un décret ayant interdit aux représentants du peuple d'exercer une profession , Simon abandonna son poste de précepteur le 19 janvier 1794,puis fut guillotiné en juillet 1794 On sait que le dauphin était de santé fragile et qu'il est mort à 10 ans,le 8 juin 1795 au Temple où il était gardé. Ici s'arrête l'histoire du dauphin et là commence la légende de Blaise Chomette, alias Louis XVII.
Des Louis XVII, on en a dénombré une soixantaine . Tous ont prétendu qu'il y avait eu substitution d'enfants au Temple. L'un des prétendants à la couronne de France fut l'allemand Naundorff . On trouve des Louis XVII aux Etats -Unis et ....à Viverols aussi....
La femme de Simon reléguée à l'Hospice des Incurables à Paris , aurait, avant de mourir tout raconté sur Louis XVII. Voici le récit:
Le procureur Chomette se voyant de plus en plus considéré comme suspect à la cause révolutionnaire , par ses propres amis, craint d'être condamné, alors il échafaude un plan d'évasion pour le jeune dauphin qu'il gardera en otage. Vers la mi-janvier 1794, Simon démissionne de son poste de précepteur, mais avant de partir il offre à son protégé, le dauphin , un cadeau d'adieu. c'est une cheval en carton. Dans le cheval, comme dans celui de Troie, se tient caché un enfant muet. Le ménage Simon quitte le Temple où il était logé . Il entasse le mobilier sur une charrette et emmène avec lui l'enfant Capet enfoui dans une corbeille à linge sale. Pour être plus vraisemblable, la légende raconte qu'un révolutionnaire s'approche de la charrette mais sa curiosité est vite arrêtée par la femme Simon qui lui tient des propos peu amènes.
L'enfant muet est retiré de sa cachette et Simon présente "Charles Capet " à ses nouveaux gardiens auxquels il offre à boire. De la corbeille à linge sale , le vrai Louis XVII passe dans un cabriolet à double fond et Genest Ojardias, un thiernois , qui était geôlier au temple , emmène l'enfant à Eglisolles dans la famille Chomette . Puis Ojardias est assassiné à coups de couteau dans le bourg de Viverols...L'enfant a été conduit dans la ferme de la Grange qui se cache dans un repli de terrain ,à 1000 m d'altitude, à quelques 3 km d 'Eglisolles.
Jean -Baptiste Chomette et sa femme Mariane Duguet vivent là avec leurs cinq garçons et leurs trois filles, sur une petite exploitation de trois hectares. Avec ce nouvel arrivant, la famille passe de huit à neuf enfants. Les gens d'Eglisolles sont bien un peu surpris de la présence de cet enfant qu'il n'ont jamais vu auparavant ; de plus le garçon est habillé en fille. On sait que son prénom est Blaise comme celui du dernier enfant Chomette mais c'est chose fréquente à l'époque....Les gens d'Eglisolles sont encore beaucoup plus surpris quand ils apprennent que Jean-Baptiste a acheté une ferme de quarante hectares à la Gaillarderie pour ses deux fils aînés et des immmeubles à Lyon pour les autres enfants. Où a-t-il pris l'argent ?
Les aînés s'installent dans la nouvelle ferme avec Blaise, alias Louis XVII qui bientôt devient voiturier et cocher à Viverols; on sait de lui que sa première femme mit au monde cinq enfants dont trois survécurent. Sa deuxième femme fut Mariane Macheboeuf dont il eut trois garçons et deux filles. La légende veut qu'il aît eu le nez "tord" et qu'il aît habité à Viverols avec sa première épouse puis à Bouteyras , dans la maison de sa deuxième épouse.
Un détail encore : la surprise du curé qui au momment de l'enterrement de ce Blaise Chomette ne trouve pas l'acte de baptême mais accepte cependant l'inhumation religieuse dans l'ancien cimetière de Viverols, au quartier du Ruisseau .
Les esprits chagrins se demanderont pourquoi Blaise Chomette, alias Louis XVII, n'a rien dit sur son passé après la Révolution. Enfin une dernière interrogation : pourquoi l'autre Chaumette , le procureur n'a-t-il pas proposé son otage en échange de sa grâce, au moment du procès à l'issue duquel il fut condamné à mort et éxécuté en 1794 ?
Au point de vue historique , on sait que le chirurgien Philippe-Jean Pelletan, en juin 1795 a pratiqué une autopsie et a prélevé le coeur du jeune défunt .
Le corps aurait été inhumé au cimetière Sainte Marguerite. Mais on ne l'a jamais retrouvé .
Quant au coeur lui même , il a été placé dans l'alcool et gardé dans différents endroits. Il est depuis 1975 dans la chapelle des Bourbons , dans la crypte de la basilique Saint Denis où sont inhumés ses parents.
En l'an 2000, des analyses génétiques ont comparé les ADN de ce coeur et des cheveux de Marie-antoinette sa mère. Ainsi a été établi formellement que ce coeur est bien celui de Louis XVII.
Le récit d'Eglisolles est donc bien une légende . Utile cependant puisqu'elle permet de se faire une idée sur la mentalité de la société, à cette époque, une idée de la conception monarchique du pouvoir, dans cette campagne reculée.